Le général Juan José Zúñiga, interpellé le jour même après avoir finalement retiré ses troupes, a soutenu avoir agi sur ordre du président qui lui aurait demandé de «mettre en scène quelque chose pour augmenter sa popularité», dans un contexte de grave crise économique. «Comment pourrait-on ordonner ou planifier un auto-coup d'État ? (...) Il a agi de son propre chef», a répliqué jeudi Luis Arce. «Malheureusement pour lui, et cela s'est vu, je ne suis pas un homme politique qui va gagner sa popularité avec le sang du peuple». Dès mercredi, Luis Arce a fait prêter serment à un nouveau commandement des forces armées. Outre le général et le chef de la Marine, Juan Arnez Salvador, 15 personnes ont été arrêtées. Les deux hommes sont poursuivis pour «soulèvement armé et terrorisme» et encourent jusqu'à 20 ans de prison.
La tempête institutionnelle n'a soufflé que quelques heures, mais suffisamment pour laisser apparaître les fragilités du pays alors que s'aiguisent les appétits en vue de la présidentielle de 2025. Les motivations du chef de l'armée Juan José Zúñiga, qui avait installé des hommes et des blindés sur la place Murillo, face au parlement et au palais présidentiel, restent confuses. Avant son arrestation par la police, le général Zuniga avait dit vouloir «restructurer la démocratie, en faire une véritable démocratie (...) Pas celle de quelques-uns, pas celle de quelques maîtres qui dirigent le pays depuis 30 ou 40 ans».
Le ministre du Gouvernement (Intérieur), Eduardo Del Castillo, a fustigé «deux militaires putschistes qui voulaient détruire la démocratie». Jeudi,il a présenté devant les médias 15 autres personnes arrêtées, menottées, entourées de policiers. «Cette opération était planifiée depuis le mois de mai», a-t-il affirmé, ajoutant que trois autres suspects étaient recherchés. Les Nations unies ont demandé «une enquête approfondie et impartiale sur les allégations de violence».
afp
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